On ne vit qu'une fois, n'est-ce pas ? Cette vérité m'a frappé de pleins fouet quand mon paternel est mort sous mes yeux du haut de mes seize ans. Putain que la vie est courte me suis-je dis. Tu peux crever en un instant, tout d'un coup sans que tu ne puisses y faire quelque chose. Ma façon de vivre, et ma façon de pensée changèrent alors radicalement ...

Mais retournons quelques années en arrière dans une ville américaine nommée Chicago. C'est ici que tout commença. Née d'une simple liaison entre une escort girl et un soldat américain, ma mère mourut en couche. Mais loin des stéréotypes, mon dernier parent prit ses responsabilités. Il quitta l'armée dans le but de m'éduquer. C'était un homme fort, guidé par des valeurs, il était honnête. A se demander s'il était vraiment mon père. Il avait été plusieurs fois décorer pour avoir servit son pays, sniper de renom c'était un très bon tireur et il partagea ses connaissances avec moi. Mais ... Comment un père pouvait-il apprendre à son rejeton à tuer ? Ayant à peine atteint l'âge de comprendre, j'ai vite vu que mon paternel n'était pas ... N'était plus normal. La guerre ne l'avait pas blessé physiquement, mais elle l'avait sacrément amocher au niveau psychologique. Il déraillait, persuader par exemple que j'étais en danger il a voulu m'apprendre à me défendre d'où mon apprentissage dans le tir. J'en tirai un gros profit. Il était toujours bon de savoir se servir d'une arme, non ? Puis le temps passa, avant qu'il ne s'en rend compte j'avais atteint l'adolescence. D'année en année je l'ai vu se détruire tout seul avec la boisson évidemment. Il était devenu alcoolique ne supportant plus de "voir" tous ces gens mourir. Puis un jour lors d'une "soirée match de base ball" il en finit avec la vie en se foutant une balle dans la tête. J'étais présente, j'avais tout vu de la salle d'à côté. Bizarrement je ne ressentais aucune tristesse, j'étais plutôt soulager. A l'âge de seize ans je devins alors orpheline.

Étant seule au monde après la mort de mon père, il fallut que je subvienne seule à mes besoins. Et comme les chiens ne font pas des chats, je suis devenue escort girl reprenant la suite de ma mère. C'est durant cette période de ma vie que j'appris à séduire le sexe opposé. C'était tout un art. Je me plaisais à voir les regards que l'ont me porter. Durant trois ans, ce monde de luxe et de sexe embellit ma vie si je puis dire. Et à mes dix-neuf ans, James fit son apparition. Mon dernier client en tant qu'escort girl. La trentaine, beau, élégant, charmant ... Il possédait un charisme fou. Il avait une vision bien à lui du monde, et me fit comprendre que j'avais un corps odieusement parfait. Que je pouvais si je le voulais avoir le monde à mes pieds. Il me vendait du rêve et j'y prenais goût. Il me faisait sentir supérieure, belle, forte, ... A ses côtés j'étais une reine, une impératrice. Quittant alors ma carrière pour le suivre, en quelques mois nous avions un plan bien défini pour avoir du pouvoir : créer une secte. Une petite cour personnelle pour nos deux petites personnes nous vouant un culte aveugle. Oui c'était odieux. Et alors ? Je trouvais cela amusant pour ma part. Je pouvais voir à quel point les êtres humains pouvaient être malléable à souhait. De véritable marionnette ! Comme je l'avais toujours penser, dans ce bas monde il y avait les forts et les faibles. Les tueurs et les tués. J'avais choisis mon camps depuis un certain temps déjà. Puis un jour, par pur caprice juvénile je pris la décision de voir si réellement les gens étaient bêtes à ce point. Et rien de mieux qu'une preuve radicale de leur dévouement à mon égard : mourir pour leur gourou. Envoyant vingt personnes à la mort, mon idée sur la nature humaine n'en fut que détériorer. Voyant ses cadavres au sol, j'étais indifférente. Misérable, stupide, faible ... Voilà les adjectifs qui me venaient à l'esprit en les regardants. Retournant avec James en voiture à notre domicile, il me suggéra de pousser un peu plus loin notre expérience, mais je n'eus le temps de lui répondre car ce fut le trou noir. Un accident, c'est tout ce dont je me rappelle avant d'atterrir sur Hell.

Hell était un monde étrange, déroutant, pénible ... J'étais une des premières arrivées - une semaine après Ezra pour être précise - et je compris vite que si je voulais me sortir de là je devais avoir une position de force. Mist étant la maitresse des lieux, mon camp fut tout désigné. Je devais me rallier à elle pour sortir du lot. Me démenant comme une acharnée, je gagnais rapidement des points en faisant toute la besogne que l'on me donnait. Meurtre pour la majorité des cas. Ayant la gâchette facile, tuer n'était pas un problème. Je devins alors un des leaders des Black Engine. Je ne comprends toujours pas pourquoi j'ai atterris ici. Mais ne jouant pas la carte du défaitisme, je pris tous les avantages que je pouvais avoir dans ce nouveau monde. Hell devint alors mon terrain de jeu, poussant toujours les limites plus loin je n'ai pas froid aux yeux. Tous sont des pions que j'aime manipuler. Il n'y a que deux personnes qui méritent mon respect : Mist elle-même et Ezra mon partenaire.

J'aime vraiment le design, vous avez fait du beau travail !